Crime et châtiment, c'est un grand oui et pourtant, ce n'était pas gagné ! Dostoievski nous dépeint la fresque de l'acre criminel de son élaboration jusqu'à la rédemption et c'est fascinant. En suivant les circonvolutions de Rodion Raskolnikov, nous faisons en fait un peu l'examen de nous mêmes, de nos névroses, de nos passions, de nos fantasmes et de nos ambitions.Après une première partie difficile où l'on suit l'itinéraire d'un criminel en puissance particulièrement antipathique, l'arrivée et le développement des personnages secondaires offrent des respirations salutaires et permettent de trouver une certaine fluidité dans le récit. L'auteur tisse lentement et implacablement sa toile qui se renferme sur le héros après son acte criminel abominable. Ainsi, chaque personnage à son niveau, va contribuer à conduire Raskolnikov vers son destin mais un se démarque entre tous, il s'agit bien entendu de Porphyre Petrovich, le juge d'instruction.Pour qui s'intéresse un peu au crime et au droit pénal, tout y est. Pour qui est amoureux de littérature russe, ce livre, de part ses proportions (proportionnelles à l'étendue du territoire de la Sainte Russie), vous ravira. Les descriptions sont parfois confuses mais la psychologie du personnage est limpide et va aux limites de la folie. Les dialogues sont toujours riches et enfin, on trouve chez Dostoievski un véritable amour de notre langue française, lui qui met un nombre incalculable de nos mots, dans son manuscrit russe !Dostoievski réalise le tour de force de nous faire aimer un salaud, de nous faire pardonner un criminel en nous montrant que dans chaque homme, il réside toujours un espoir.